Quand le son prend une nouvelle direction grâce à la technologie d’Akoustic Arts
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Fondé en 2010 par Ilan Kaddouch, Akoustic Arts est la start-up française qui a révolutionné l’écoute sonore avec son produit, le « A ». Cette enceinte directionnelle permet à l’utilisateur situé dans le faisceau du son d’entendre sans déranger les personnes non visées et tout en restant connecté à son environnement. Rencontre.
Pianiste et compositeur, Ilan Kaddouch est diplômé du Conservatoire de Toulouse et de l'Ecole normale de musique de Paris. C’est lors d’un concert donné à la Cité de la musique-Philharmonie de Paris qu’il eut l’idée de l’enceinte directionnelle. Ce soir-là on jouait Terretektorh, une œuvre symphonique de Iannis Xenakis spécialement conçue pour un orchestre réparti en petits groupes au sein même du public.
Et s’il était possible de distinguer strictement des zones d’écoute personnalisées pour que chaque mélomane puisse entendre une version différente de la même œuvre ? Le concept du « A » était né.
La création des premiers prototypes de l’enceinte « A » ne date pas d’hier. Sur quelle technologie se fonde le développement de l’enceinte directionnelle d’Akoustic Arts ? I.K. : Nos premiers prototypes de « A » ont vu le jour en 2014 et résultent de quatre années de recherche et de développement. Nos recherches se sont portées essentiellement sur les domaines de l’acoustique, de l’électronique et du traitement du signal sonore. Il faut savoir que la technologie du son directionnel remonte aux années 1950 sur les recherches menées sur les sonars des sous-marins. La technologie développée par Akoustic Arts se base sur le modèle de l’antenne paramétrique, dont le principe est d’émettre deux ondes ultrasonores, inaudibles par l'homme, de fréquences proches, afin de générer un signal basse fréquence, devenu audible par l’effet de non-linéarité du milieu. Notre technologie permet ainsi de créer des « bulles sonores privées ».
Pour schématiser c’est comme si vous portiez un casque tout en gardant la possibilité d’interagir avec votre environnement.
Comment fonctionne concrètement l’enceinte « A » ? I.K. : L’enceinte peut recevoir un signal sonore de 3 façons : par bluetooth, via une prise jack ou depuis un lecteur audio. Elle fonctionne avec 20 mini haut-parleurs qui, une fois le contenu audio convertit* en son directionnel, créent un faisceau d'ultrasons et envoient les ondes en ligne droite pour n’atteindre que la cible visée, située entre 0 et 7 mètres de l’enceinte. Faites un pas de côté et vous sortez du faisceau, vous n'entendez plus rien. Repassez dans le faisceau, la sensation est troublante : vous avez l’impression que le son semble venir de votre propre tête ! Dans l'optique de démocratiser le son directionnel, quelles sont les domaines d'application actuels et futurs de l'enceinte « A » ? I.K. : « A » étonne par son efficacité car elle permet de diffuser plusieurs contenus audios sans pollution sonore, de proposer des scénographies originales, de rendre une information accessible sans nuisance ou encore de proposer une alternative au casque tant pour un usage personnel que professionnel. Notre produit a déjà fait ses preuves en 2017 et de nombreux secteurs l'ont déjà adopté. C'est le cas dans les espaces publics, notamment en magasins (PLV, affichage digital, etc.), dans les musées, les transports ou encore lors de manifestations événementielles. Marketing, activités de loisirs, postes de travail, restaurants, etc. il reste de nombreux domaines dans lesquels l'enceinte directionnelle trouvera sa place tôt ou tard. Chez Akoustic Arts nous comptons prochainement étendre le champ d’action de « A » au secteur automobile, afin de proposer une écoute discrétionnaire aux passagers d’un même véhicule. *La technologie de son ultradirectionnel de « A » réside dans le logiciel développé par Akoustic Arts, le UDST : c'est ce dernier qui rend directionnel un simple contenu sonore.
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